LES BLOGUEUSES AFRICAINES CASSENT LA BARAQUE !

LES BLOGUEUSES AFRICAINES CASSENT LA BARAQUE !

LES BLOGUEUSES AFRICAINES CASSENT LA BARAQUE ! 600 230 communication@wia-initiative.com

Cuisine, mode, beauté, lifestyle mais aussi développement d’entreprises, les blogueuses africaines s’attaquent à tous les domaines. Elles sont les nouvelles influenceuses du continent.

 

 

Sans les réseaux sociaux, les révolutions dans le monde arabe n’auraient pas eu lieu. Sur ce sujet, la Tunisie a vu son destin basculer en commençant par la toile. Et comme dans toutes les révolutions populaires, les femmes se trouvent en premières lignes. Parmi elles, Lina Ben Mhenni. Cette blogueuse tunisienne a participé à la révolution de jasmin, témoignant sur son site des évènements en cours et appelant ses compatriotes au soulèvement. « Tunisian blog » est suivi par des internautes du monde entier. Dès 2008 déjà, sous le pseudonyme « dictature oblige », elle appelait à manifester contre la censure. « C’était la première fois que l’on arrivait à convaincre des gens de passer du monde virtuel au monde réel ! » écrit-elle à visage découvert, une fois la dictature tombée, dans un livre intitulé Tunisian Girl. Cette cyberactiviste est depuis devenue le visage de la révolution tunisienne.

Le Digital en Afrique 2018

 

Dénoncer, encenser, partager… ou juste s’exprimer

 

Si pour Lady Ngo Mang Epessé, spécialiste en droit des femmes, « les réseaux sociaux ne sont pas l’outil que les femmes maîtrisent le mieux en Afrique », les initiatives visant à dénoncer le harcèlement et les violences faites aux femmes ayant eu peu d’échos sur le continent, force est de constater qu’elles sont de plus en plus nombreuses à se saisir des opportunités que leur offrent ces tribunes en ligne, pour dénoncer, encenser, partager des recettes de cuisines, des infos, des conseils pour entreprendre ou juste s’exprimer. Une tendance que les études confirment. Dans une étude réalisée en 2016, Afriscope et la société Kanter TNS révèlent que si 38 % des femmes interrogées (17 000 femmes âgées de 15 ans et plus, originaires de sept pays d’Afrique : Burkina Faso, Cameroun, Côte d’Ivoire, Gabon, Mali, RD Congo et Sénégal) surfent sur le web, 19 % d’entre elles se connectent à Facebook. Si la démocratisation du smartphone a accéléré l’usage d’internet, les femmes en sont des consommatrices assidues. Voire des actrices en créant leur propre page sur les réseaux sociaux, des blogs, ou encore des webzines.

 

Les blogueuses, nouvelles icônes

 

Sans surprise, les Nigérianes dominent le secteur. Le Nigeria, pays le plus peuplé du continent africain, est logiquement le pays qui affiche le grand nombre d’internautes – près de 86 millions, soit un taux de pénétration de plus de 46%. Parmi eux, Linda Ikeji. À 38 ans, cette ancienne mannequin est devenue millionnaire – sa fortune est estimée à 10 millions de dollars -, grâce à un blog. Étudiante en anglais, à l’université de Lagos, capitale économique du Nigéria, Linda Ikeji, est issue d’une famille catholique modeste. A 18 ans, elle officie en tant que serveuse pour payer ses études. Très jeune, elle est attirée par l’univers des médias. « A 6 ans déjà, elle écrivait des histoires », confie un de ses proches. Elle s’essaye également en tant qu’auteure mais juge très vite que le métier n’est pas assez rentable. Bénie par mère nature, elle s’initie au mannequinat et pénètre ainsi l’univers de Nollywood, temple du cinéma version locale. Diplômée en 2004, elle démarre en 2006 un blog, simplement baptisé lindaikejisblog.com. Au départ, juste pour s’amuser, elle publie des posts sur l’actualité des stars de son pays, ponctué par des faits divers et autres informations diverses. Entre-temps, elle achète son nom de domaine. Si, à l’époque, internet n’a pas encore connu l’essor qu’il affiche aujourd’hui, Linda rédige ses publications depuis un cybercafé et a su s’engouffrer dans la vague. Le succès ne se fait pas attendre. Son blog multiplie les vues jusqu’à dépasser les 450 000 par jour. Une manne pour la publicité, et les annonceurs lui rapporte aujourd’hui cinq millions de dollars par an, selon elle. Résultat, avec un portefeuille estimé à 10 millions de dollars, elle trône aujourd’hui parmi les plus grandes fortunes du pays, Aliko Dangote, Mike Adenuga, Femi Otedola, ou encore Folorunsho Alakija. « Quand je me suis lancée, je ne faisais que bloguer », raconte-t-elle dans une interview vidéo, « ce sont les marques qui sont venues à moi. » Son blog est devenu aujourd’hui une entreprise rentable.« Il y a beaucoup de sites qui me concurrencent mais je suis toujours la numéro un.» Avec 1,6 millions d’abonnés sur Twitter, 1,2 millions sur Instagram, 300 000 sur Facebook, Linda Ikeji est une véritable icône au Nigeria et au-delà : elle est élue personnalité de l’année par les MTV Africa Music Awards en 2016.

Les révolutions en Tunisie et Egypte ont démarré sur le net.

 

Un nouveau féminisme 2.0

 

Nancie Mwai, Kenyanne, s’intéresse quant à elle à la mode et à la beauté ; Mandi Sarro, sa compatriote, donne dans la cuisine ; Estelle Gloria, Béninoise, la mode ; Fatou Diedhiou, les cheveux au naturel ; Edith Brou, Ivoirienne, parle de business, de genre et de panafricanisme. De Dakar à Ouagadougou, en passant par Lagos, ces « digital girls » inondent la toile et réinventent le féminisme 2.0. Profitant de l’espace de liberté que leur offre le web, elles s’émancipent ainsi des carcans de la tradition et influencent leurs concitoyennes par la même occasion. A l’image de la Béninoise Mylène Flicka. A 20 ans, fondatrice de la webTV IrawoTalents.com qui promeut les jeunes talents du Bénin, elle assure : « (sa) génération de femmes va faire une révolution de ‘oufs’ »! Sur le web of course !

 

Les Ntic, un facteur de développement professionnel pour les femmes en Afrique

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