Cuisine, mode, beauté, lifestyle mais aussi développement d’entreprises, les blogueuses africaines s’attaquent à tous les domaines. Elles sont les nouvelles influenceuses du continent.


Le Digital en Afrique 2018
Dénoncer, encenser, partager… ou juste s’exprimer
Si pour Lady Ngo Mang Epessé, spécialiste en droit des femmes, « les réseaux sociaux ne sont pas l’outil que les femmes maîtrisent le mieux en Afrique », les initiatives visant à dénoncer le harcèlement et les violences faites aux femmes ayant eu peu d’échos sur le continent, force est de constater qu’elles sont de plus en plus nombreuses à se saisir des opportunités que leur offrent ces tribunes en ligne, pour dénoncer, encenser, partager des recettes de cuisines, des infos, des conseils pour entreprendre ou juste s’exprimer. Une tendance que les études confirment. Dans une étude réalisée en 2016, Afriscope et la société Kanter TNS révèlent que si 38 % des femmes interrogées (17 000 femmes âgées de 15 ans et plus, originaires de sept pays d’Afrique : Burkina Faso, Cameroun, Côte d’Ivoire, Gabon, Mali, RD Congo et Sénégal) surfent sur le web, 19 % d’entre elles se connectent à Facebook. Si la démocratisation du smartphone a accéléré l’usage d’internet, les femmes en sont des consommatrices assidues. Voire des actrices en créant leur propre page sur les réseaux sociaux, des blogs, ou encore des webzines.
Les blogueuses, nouvelles icônes


Les révolutions en Tunisie et Egypte ont démarré sur le net.
Un nouveau féminisme 2.0
Nancie Mwai, Kenyanne, s’intéresse quant à elle à la mode et à la beauté ; Mandi Sarro, sa compatriote, donne dans la cuisine ; Estelle Gloria, Béninoise, la mode ; Fatou Diedhiou, les cheveux au naturel ; Edith Brou, Ivoirienne, parle de business, de genre et de panafricanisme. De Dakar à Ouagadougou, en passant par Lagos, ces « digital girls » inondent la toile et réinventent le féminisme 2.0. Profitant de l’espace de liberté que leur offre le web, elles s’émancipent ainsi des carcans de la tradition et influencent leurs concitoyennes par la même occasion. A l’image de la Béninoise Mylène Flicka. A 20 ans, fondatrice de la webTV IrawoTalents.com qui promeut les jeunes talents du Bénin, elle assure : « (sa) génération de femmes va faire une révolution de ‘oufs’ »! Sur le web of course !

Les Ntic, un facteur de développement professionnel pour les femmes en Afrique