Vendeuse de galettes avec un capital initial de 300 francs CFA, soit moins de 0.50€, dans les années 1980, Mamounata Oubda née Velegda est aujourd’hui une opératrice économique autodidacte dont le chiffre d’affaires atteint 30 millions d’euros et une renommée internationale ! PDG du groupe Velegda, spécialisé dans l’import/export des produits frais et de céréales, Mamounata Velegda est devenu une patronne incontournable dans le domaine de l’agrobusiness au Burkina Faso.
De nature discrète, Mamounata Velegda est constamment sollicitée et toujours entre deux avions. « Mon credo, avoir foi en ce que j’entreprends » concède-t-elle volontiers. Et pourtant, rien ne prédestinait la sexagénaire, mère de quatre enfants, à une prometteuse carrière de chef d’entreprise. Lorsqu’elle débute son commerce, en 1980, comme vendeuse de galettes dans la rue, son capital n’est que de quelques centaines de francs CFA. « J’ai commencé avec 300 FCFA (0.47 euros), avant d’élargir mon commerce aux tubercules et aux fruits. Après, lorsque j’ai eu davantage d’argent, je revendais de la farine de maïs que j’achetais au Ghana voisin ». Puis, sont venues les graines de maïs, de sorgho et enfin les noix de karité, produit qui constitue l’essentiel de son activité commerciale.
Tel est le cheminement de Mamounata Velegda. Née dans une famille paysanne du centre-est du Burkina Faso, elle est dès son plus jeune âge, marquée par une injustice liée à sa condition de femme. « J’avais neuf ans lorsque la première école de mon village a ouvert ses portes. Nous étions en 1967. Alors que je désirais tant m’instruire, mon père a préféré inscrire mon frère. Je devais rester à la maison pour les travaux domestiques », se souvient-elle, amère.

Un seul secret : le travail

Une trentaine d’employés permanents

Avec son expérience pour exemple, elle rappelle que c’est à force de courage qu’elle a réussi à devenir l’une des opératrices économiques les plus importantes du Burkina Faso. À la tête du groupe Velegda aujourd’hui, elle emploie plus d’une trentaine d’employés permanents, ajouté à ceux-là 400 à 500 emplois temporaires.
La production, la collecte et la commercialisation des produits locaux (amandes de karité, sésame, arachide, etc.) et de céréales (mil, sorgho, maïs, niébé, etc.), constituent la principale activité du groupe. Celui-ci procède aussi à l’importation des produits manufacturés tels que les huiles alimentaires, les pâtes, la farine, le sucre et les aliments de bétail.
« Mon époux m’a beaucoup épaulée. Mon commerce s’est développé en partie grâce à la complicité qui existait entre nous »

