24 HEURES AVEC ALICE FÉLICITÉ DOUN

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Champions médaillés pendant les Jeux Olympiques, voici le palmarès d’Alice Félicité Doun, directrice de Special-olympics Côte d’Ivoire (SOCI). Au delà des compétitions, l’association participe à l’intégration des personnes à handicap mental par le sport.

 

Si les jours se suivent et ne ressemblent pas pour Alice Félicité Doun, ils démarrent avec le même rituel : la prière matinale. Pieuse, cette mère de famille consacre sa vie à l’intégration des handicapés en Côte d’Ivoire et voit son action comme un devoir en tant que bonne chrétienne. Une fois les prières faites, direction le bureau. A Abidjan, le local abrite Special-olympics Côte d’Ivoire (SOCI), une association qui milite pour l’intégration des personnes à handicap mental par le sport.

Sur les murs, des affiches, des photos, des maillots,… Les bénévoles arrivent aux aurores, comme Alice. « Nos athlètes ont fait forte impression aux Jeux mondiaux spéciaux. Les joueuses de football ont réalisé de telles prouesses qu’on a testé leur capacité, pour être sûre qu’elles étaient réellement porteuses d’un handicap mental. Au cours de l’année, elles se sont entrainées avec des joueurs de l’équipe nationale. C’est pour cela que l’on se bat : l’intégration de nos athlètes dans des équipes de bien-portants. »

 

 « C’est une de nos missions. Au delà du sport, on s’occupe de l’insertion sociale de ses enfants et de leur famille. »

 

Il est onze heures, direction le stade. Après l’administratif, place au sport. « Ses petits » s’entraînent sous le regard sévère de leur coach. Mais Alice n’est jamais loin. « En Côte d’Ivoire, ils sont considérés comme des malédictions ou des sorciers. Alors que ce sont des dons de dieu ! Au fil du temps, j’ai compris que l’absence d’accompagnement des familles, notamment sur le plan financier, créait ce rejet. Ce n’est pas toujours la faute des parents. Quand une mère, qui a déjà cinq enfants à nourrir, ne peut pas aller au champ parce qu’elle doit garder le sixième trisomique, qui va leur apporter à manger, de quoi vivre ? Même s’il existe des établissements spécialisés pour accueillir ces enfants et quelques aides, dans les villages, les familles l’ignorent. C’est l’une de nos missions. Au-delà du sport, nous nous occupons de l’insertion sociale de ses enfants et de leur famille ».

Elle y consacre les trois quarts de ses journées. Au téléphone, Alice interpelle les acteurs publics et privés pour trouver du soutien. Le succès des jeunes athlètes facilite les choses. « Je vais vous donner un exemple. Nous avions accueilli il y a quelques temps un autiste qui ne supportait pas qu’on le touche. Aujourd’hui, il joue au judo ! Vous vous rendez compte de la progression ! Nous avons également des handicapés qui occupent des postes de pâtissiers, de photographes, d’artistes, d’informaticiens. Pour des personnes qui n’ont jamais été scolarisés, c’est magnifique ! L’important demeure qu’ils deviennent autonomes. Ce ne sont pas des sous-hommes ou des sous-femmes, mais des surdoués incompris, c’est pourquoi on les traite de sorciers. Quand on les laisse à la maison, incompris. Ils n’ont rien pour canaliser leur énergie et perdent leurs facultés. Alors qu’elles peuvent être très développées. Quand ils se consacrent à une activité, ils excellent dans ce qu’ils font. Le sport est notre leitmotiv et la raison pour laquelle nous nous battons parce que c’est un formidable facteur d’intégration et d’émancipation ».

Pas le temps de déjeuner, Alice remonte sur le ring. Direction une grande entreprise locale qui a offert les maillots que portent les joueurs. « En tant qu’entreprise, c’est aussi notre devoir d’accompagner ces enfants qui sont, comme les autres, l’avenir de ce pays », indique la responsable communication. Et il faut dire qu’Alice ne manque pas d’arguments pour convaincre. Ni d’énergie. A peine arrivée, elle est déjà repartie. D’autres rendez-vous l’attendent. Et d’autres challenges.

A ce jour, SOCI accompagne six mille enfants dans l’ensemble du pays, à travers vingt-six départements. « Des médecins bénévoles dont un psychiatre nous suit. Une de nos filles, trisomique, a eu 21 ans, cette année. Ce qui est extrêmement rare chez ce type de personne. Mais c’est la preuve qu’avec un bon accompagnement, des moyens, et surtout de l’amour, le chemin peut être long ! »

 

 

 

« Cette année, cela fera sept ans que je m’occupe de cette association. Et je vais transmettre le flambeau. » 

 

Chaque année, ces athlètes portent très hauts les couleurs de la Côte d’Ivoire pendant les Jeux Olympiques. « En 2018, cela fera sept ans que je m’occupe de cette association. Et je vais transmettre le flambeau. » Dans quelques mois, quelqu’un d’autre lui succèdera. Alice continuera à accompagner SOCI en tant que bénévole. Avec pour bilan, la fierté d’avoir participer à changer le regard sur ces enfants. « Je vais désormais m’occuper un peu de moi ».

En attendant, il est 20h passé et Alice quitte enfin le bureau. Elle rentre chez elle s’occuper des siens. Demain, une autre intense journée l’attend.

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