ADAMA PARIS : (ANTI)VICTIME DE LA MODE

ADAMA PARIS : (ANTI)VICTIME DE LA MODE

ADAMA PARIS : (ANTI)VICTIME DE LA MODE 770 295 communication@wia-initiative.com

Adama Ndiaye, alias Adama Paris, un nom familier pour les fashionistas d’Afrique et de la diaspora. Il y a seize ans, cette jeune femme originaire du Sénégal créait la première Fashion Week de Dakar. Un événement inédit et devenu incontournable sur le continent pour mettre en lumière les plus grands stylistes africains mais aussi intégrer la mode ethnique dans le marché international.

 

Finalement, ses études en sciences économiques n’auront pas été vaines. Au lendemain de la seizième édition de la Dakar Fashion Week, qui s’est tenue du 20 au 24 juin 2018 à Dakar, Adama Paris confirme son appétence pour le succès. Avec cet événement, elle a révolutionné le monde de la mode. « Lors de mon cursus, mon père me répétait : Tu es noire, tu dois travailler deux fois plus que les autres. Il exerçait la profession d’ambassadeur et j’ai beaucoup voyagé. » Des périples qui forgeront sa personnalité et ses influences. « Je suis née à Kinshasa. Je garde un souvenir tourmenté de mon enfance à cause des déménagements successifs. Mais, aujourd’hui, je reconnais l’apport, au niveau des langues notamment. » Arrivée à l’âge de six ans à Paris, capitale mondiale de la mode, Adama y découvre sa passion. « Parallèlement à mes études, j’ai commencé par monter ma structure avant de créer des collections ». La marque Adama Paris était née et disposait d’une boutique à Dakar.

 

« Ma force : les gens qui m’entourent »

 

Au cœur de son succès, une manifestation qui deviendra une référence, la Dakar Fashion Week, dont la première édition se tiendra en 2001, et sa version internationale, la première Black Fashion Week à Paris en 2012. Le style ethnique en vogue lui permet de saisir sa chance. Hyperactive, elle fonde dans la foulée une chaîne de télévision, Fashion TV. Adama Paris devient, plus qu’une marque, un tremplin pour des créateurs originaires des quatre coins du continent. « Ma force : les gens qui m’entourent. Le côté humain doit primer pour la réussite. Mais aussi l’opiniâtreté, la persévérance. A Adama Paris, tout le monde met la main à la pâte pour la prochaine collection. »

 

Un savoir-faire inégalé

 

Une collection qui comme à chaque fois traduira les influences multiples d’Adama. « Mes inspirations sont contemporaines, un mélange d’Afrique et d’Europe. Une city girl. J’aime le béton et la latérite. Je peux aussi bien porter des chaussures Louboutin avec une veste en bogolan Adama Paris. Il y a quelques temps, j’ai lancé une nouvelle collection de maillots de bain en tissu africain, confectionné à la main. J’ai été invitée à la Fashion Week de New York où j’ai présenté ce produit. J’étais heureuse que les autres organisateurs plébiscitent ce savoir-faire. »

 

« Notre réussite tient à notre esprit global »

 

Un style et un savoir-faire aujourd’hui reconnu. « Je suis fière de voir des créateurs et des mannequins venant de toute l’Afrique et d’autres continents. C’est ce dont je rêvais il y a seize ans. Je ne voulais pas d’un évènement entre nous, Sénégalais. Pour la seizième édition, des mannequins de Gambie, d’Ukraine ont fait le déplacement … Depuis le début de la Dakar Fashion Week, nous avons reçu six cents créateurs du continent. Notre réussite tient à notre esprit global. » Et à une volonté de décloisonner l’Afrique francophone et anglophone. « Depuis plusieurs années, nous nous intéressons aux Anglophones. Cette année, avec le Nigéria, l’Afrique du Sud… J’arpente le continent depuis suffisamment longtemps pour identifier les pays qui connaissent une croissance forte, suffisamment attractive, pour que les créateurs vendent leurs produits. »

 

Une fédération mutualiser les initiatives

 

Car Adama Paris est avant tout une business women. Et au-delà de sa propre réussite, elle veut dynamiser le secteur de la mode. Pour cela, elle a regroupé en juin dernier les principaux acteurs au sein d’une fédération. « Nous nous sommes réunis au Maroc, grâce à un financement obtenu avec OCP (Office chérifien des phosphates). Il ne s’agit pas d’une fédération des créateurs mais davantage des producteurs et des organisateurs de rendez-vous liés à la mode. L’idée est de créer notre propre écosystème. En travaillant sur des hubs régionaux et des fonds de financement de projets, un salon de la mode en Afrique de l’Ouest par exemple. L’idée est de gérer ensemble notre propre réseau, nos business pour donner de la visibilité à nos créateurs. »

 

« Ces femmes qui vendent ces fruits et ces légumes sur leurs étals, ce sont des entrepreneures. »

 

« Je suis pour l’entrepreneuriat en Afrique et au Sénégal. C’est ma passion depuis toujours. Il ne faut pas avoir peur d’aborder les choses. L’entrepreneuriat ne passe pas forcément par les plus grandes écoles. Tous les jours, en allant travailler, je croise des milliers d’entrepreneures sur le marché. Ces femmes qui vendent ces fruits et ces légumes sur leurs étals, ce sont des entrepreneures. Nous devons valoriser l’entrepreneuriat. Le drame de l’Afrique réside dans le fait que l’on s’intéresse aux femmes dans les bureaux et pas dans les marchés. Avant de créer la Dakar Fashion Week, et la télévision Fashion TV, j’ai commencé par de petites collections, de petits défilés, j’y suis allée petit à petit… ». Et de conclure : « Il faut plébisciter toutes les femmes. Nous changerons la donne en modifiant notre propre regard sur les femmes. Autrement, les hommes ne le feront pas.» conclut-elle.

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