L’AUDIOVISUEL, UN MONDE DE FEMMES

L’AUDIOVISUEL, UN MONDE DE FEMMES

L’AUDIOVISUEL, UN MONDE DE FEMMES 770 295 communication@wia-initiative.com

La dernière édition du Festival de Cannes a rappelé les difficultés des femmes à trouver leur place dans l’audiovisuel. En Afrique, des initiatives tendent à leur ouvrir les portes mais certaines en forcent l’entrée.

 

 

Le 5 juin 2018, le groupe Canal + créé la surprise. Présent sur le continent depuis vingt ans dans vingt-cinq pays, au travers de onze filiales, le premier opérateur de télévision payante par satellite en Afrique francophone, avec plus de trois millions d’abonnés, lance « l’Afrique au féminin ». Un programme destiné, selon la chaîne, à « former les talents africains aux métiers de la production audiovisuelle ». Une initiative, présentée à Abidjan lors de la 4ème édition du Discop Africa, qui vise à offrir à des journalistes reporter d’images (JRI), des séminaires de formation en écriture de scénarios, tournage, montage vidéo et utilisation des outils digitaux.

 

« Il était important pour nous de féminiser nos métiers et plus particulièrement celui de réalisateur »

 

« Canal+ est l’un des premiers producteurs de contenus en Afrique francophone. Nous formons et nous investissons dans la création de contenus originaux qui peuvent s’exporter à l’international » rappelle Grace Loubassou, en charge du développement de l’Afrique Au féminin. « Il était important pour nous de féminiser nos métiers et plus particulièrement celui de réalisateur. Diversifier les regards pour varier les histoires et les récits que nous portons à l’écran. Nous continuerons de produire des contenus originaux, authentiques et novateurs. » Et David Mignot, Directeur Général de Canal+ Afrique, d’ajouter : « Cette initiative s’inscrit dans la volonté du Groupe de contribuer au développement des métiers de l’audiovisuel sur le continent africain à travers la formation de professionnels du cinéma et la mise en valeur de créations originales. »

 

Raconter les combattantes du quotidien

 

Journaliste et présentatrice, Cathy Thiam, n’aura pas attendu Canal + pour forcer les portes du monde de l’audiovisuel en Afrique. Née dans les années 70, en banlieue parisienne, elle découvre petite sa passion : écouter les autres. En 2009, elle entre à la télévision « pour raconter la vie ». Pendant cinq ans, elle va animer « Tendance A » sur TV5Monde. Une émission au cours de laquelle elle dresse le portrait d’acteurs de la culture africaine.
Mais Cathy veut aller plus loin : elle passe à la réalisation après une formation au Centre de formation des journalistes (CFJ) et à l’Institut National de l’Audiovisuel (INA). De là, né (S)heroes Tv qu’elle lance avec Serge Kponton. « Plus qu’un concept, c’est une mission de vie », explique Cathy. « Un besoin urgent de raconter toutes ces femmes qui bravent les dangers, les épreuves, se battent contre les clichés pour se réaliser. » À l’instar de Jocelyne Béroard, icône du groupe Kassav, à l’engagement humanitaire exemplaire, de Kareen Guiock, la danseuse et mannequin Isa Welly Locoh-Donou, etc. Des « super-héroïnes» que Cathy aurait aimé rencontrer petite alors qu’elle était en mal de référentes.

 

Développer l’industrie cinématographique

 

Une absence qui n’aura pas empêché Pamela Diop, enfant de la télé, d’être fascinée par le grand écran dès sa petite enfance. Mais cette Franco-sénégalaise ne découvrira que sur le tard sa vocation pour l’audiovisuel. « Je suis née en 1981 d’une mère publicitaire française et d’un père journaliste sénégalais. J’ai connu Dakar à 19 ans et ce fut un coup de foudre. Je me suis installée une première fois dans la capitale sénégalaise en 2002 pendant sept ans. » A son retour à Paris, en 2009, elle décroche un poste de chargée des relations presse pour un évènement associatif. Au même moment Rokhaya Diallo, chroniqueuse et animatrice télé lui propose de prendre en charge ses relations publiques. « J’ai ensuite co-écrit et produit des contenus audiovisuels via ma société de production à Paris pour la promotion d’événements, d’autres pour des chaînes de télévision comme C8 et des publicités aussi. » Elle met alors un pied dans le métier. « En apprenant sur le tas. » Consciente de ses limites, mais déterminée à évoluer dans le secteur, elle retourne sur les bancs de l’école pour un master 2 en management, production et distribution des médias audiovisuels. »
Dans le cadre de la formation, on m’a fait confiance et j’ai pu participer à la mise en place au Gabon de l’émission sociale Airtel chez vous en partenariat avec l’opérateur télécom Airtel et la Croix Rouge. Ce programme a ému le pays pendant plusieurs mois et m’a décidé à revenir m’installer définitivement en Afrique. » A Dakar, elle intègre alors l’agence McCann en qualité́ de directrice de clientèle pour de grands groupes tout en gardant un pied dans l’audiovisuel.
« Entrepreneure dans l’âme, j’ai fondé la structure L’ACMÉ avec mon associé Aurélien Buraud (NDLR : aujourd’hui directeur de la structure), spécialisée dans la production et la distribution de contenus audiovisuels africains. La structure développe actuellement un programme court musical, une émission culinaire panafricaine avec le Maghreb, trois séries pour 2019 et assure la distribution d’une série en wolof qui traite des questions d’éducation financière (NDLR : en partenariat avec le gouvernement du Sénégal). » Son ambition réside désormais dans le développement d’une industrie cinématographique en Afrique. « Je suis optimiste car il y a beaucoup d’acteurs qui cherchent à pénétrer le continent comme Netflix ou Amazon, et l’arrivée de la TNT devrait stimuler la production. Nul doute que cette concurrence entre acheteurs de contenus dynamisera le marché et donnera plus d’indépendance aux producteurs puisque tout se jouera sur les succès populaires et les audiences. »

 

Être une femme, un atout et une force

 

Et comme Pamela, elles sont de plus en plus nombreuses à évoluer dans le secteur. « Je rencontre régulièrement de jeunes réalisatrices et productrices au Sénégal, je n’ai pas l’impression qu’être une femme soit un frein pour la partie financement ou gestion de projet car elles ont généralement la réputation d’être plus sérieuses et plus rigoureuses, observe Pamela. Un peu comme en microfinance où l’on prête majoritairement aux femmes. Par contre, la place des femmes dans les scénarios reste encore soumise à de nombreux tabous… Et puis, comme toutes les femmes managers, diriger une équipe d’hommes peut également être une question sensible, sur ce point ce n’est bien évidemment pas une exception africaine ! »

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