Pouvez-vous vous présenter et présenter votre parcours ?
Je suis une économiste de formation, diplômée de Harvard et de Tsinghua, une militante pro-démocratie et une militante pour l’émancipation des femmes qui a perdu ses deux parents dans la lutte pour la démocratie dans mon pays (le Nigeria).
Je m’engage à mettre à profit le pouvoir des femmes et des jeunes pour transformer la société, comme en témoignent mes fonctions:
- de Présidente de Women in Africa,
- de Fondatrice de KIND, une organisation de la société civile qui forme des milliers de femmes et de jeunes à un leadership axé sur le service,
- de l’une des trois dirigeantes de Connected Women Leaders,
- de l’un des 50 conseillers du World Future Council,
- d’Envoyée spéciale en Afrique pour les femmes leaders politiques,
- de membre du Responsible Leaders Group de la BMW Foundation,
- de Vital Voices 100,
- d’ancienne élève de la Communauté des jeunes leaders mondiaux du Forum économique mondial.
J’ai également servi mon pays en tant que membre du cabinet de l’État d’Ogun, en charge des OMD et des portefeuilles du commerce et des investissements.
Vous accompagnez des femmes et hommes leaders à travers votre métier. Quels sont vos prochains objectifs (à court et long terme) ?
Mon principal objectif est d’étendre mon impact. Il est nécessaire d’atteindre et d’avoir un impact sur davantage de femmes africaines si nous voulons sérieusement transformer notre continent. C’est pourquoi, en 2021, WIA s’est engagé à soutenir au moins 10 000 femmes d’ici 2030. Avec nos partenaires actuels, nous dépasserons cet objectif d’ici un an et nous nous fixons des objectifs plus ambitieux.
Vous allez co-présenter, avec Léocadie Ebakissé, Fondatrice et CEO de Talents Awake, la nouvelle série exclusive “Meet with” de WIA, une série de webinaires visant à faire la rencontre de role-models féminins et femmes d’influences du continent Africain. Quels type de profils allez-vous mettre en lumière lors de cette série ?
Je souhaite mettre en avant les femmes africaines entreprenantes et pionnières, qui prospèrent malgré un climat économique et social difficile. Je souhaite également mettre en avant les championnes de l’émancipation économique des femmes qui s’engagent pour le développement du continent africain.
Quelles ont été vos role-models et quel impact ont-elles eu sur votre carrière ?
J’admire les femmes comme ma mère qui, armée d’un peu plus que ses convictions, a défié la dictature militaire qui régnait dans mon pays dans les années 90. Ma mère était très attachée aux exploits que les femmes peuvent accomplir et à la nécessité pour les femmes de mettre de côté les attentes traditionnelles et d’en faire plus. Elle estimait que nous avions la responsabilité d’aller dans le monde et de faire en sorte que ce monde soit un lieu propice pour les enfants que nous élevons à la maison. J’avais une vingtaine d’années lorsqu’elle a été tuée. J’essaie de poursuivre dans la voie qu’elle a si clairement tracée, d’agir d’une manière conforme aux valeurs qu’elle a inculquées. Ces valeurs et sa sagesse m’ont guidé sur mon chemin jusqu’à ce jour.
Je suis également inspirée par les millions de femmes qui ont créé des entreprises à travers l’Afrique. Elles ont réussi à subvenir aux besoins de leur famille et à défier le monde du patriarcat qui leur rappelle quotidiennement qu’elles ne peuvent pas faire ce qu’elles font déjà : rendre la vie possible contre vents et marées.
Je m’inspire de ceux qui nous ont précédés et qui ont rendu nos sociétés plus humaines. Je continue à faire le travail que je fais parce que je veux contribuer à améliorer l’état du monde pour que les générations futures connaissent une expérience meilleure que celle que nous avons.
Vous êtes-vous même deux femmes leaders et influentes du continent Africain. Pour vous, quelles sont les principales qualités pour être un bon leader?
- Intégrité
- Conscience de soi
- Maîtrise de soi (Discipline)
- Courage
- Empathie
- Ouverture d’esprit
- Patience
Quel message pourriez-vous apporter aux femmes africaines qui souhaitent devenir les leaders de demain ?
Je crois fermement que l’engagement égal des femmes dans l’économie et les systèmes de gouvernance à tous les niveaux conduira à un continent prospère.
Ce sont les femmes africaines qui ont le plus à gagner de la transformation du continent en un lieu qui libère son énorme potentiel. Tant de femmes et de jeunes filles vivent en marge de la société, dans les économies noires et grises, dans les associations communautaires, dans les groupes de crédit entre pairs. Elles ne sont pas intégrées dans l’économie ou les institutions de gouvernance. Il est grand temps qu’elles le soient. En effet, nous continuerons à parler du potentiel de l’Afrique tant que cette armée de faiseurs de changement ne prendra pas les choses en main. Les femmes africaines peuvent et doivent connecter leurs entreprises à l’économie et ancrer l’État à leurs communautés dynamiques. Elles peuvent donner naissance à une Afrique qui devient la meilleure expression de la manière de développer un continent.
Les femmes africaines doivent se lancer et commencer à construire le type de société dans laquelle elles veulent vivre, le type d’entreprise dans laquelle elles veulent travailler, le type de pays dans lequel elles veulent vivre. Commencer à faire quelque chose, aussi petit soit-il, nous permettra de créer une dynamique qui entraînera d’autres personnes et finira par changer notre monde.